Sollis frappa au bureau de l'inspecteur Summers. Le quarantenaire approchant avait son visage des mauvais jours. Fatigué. La nuit avait été courte. Quand Conrad ferma la porte, le jeune nettoyeur ne put s'empêcher de humer son parfum empestant le tabac froid et stupre. Il n'avait pas du quitter un bar ou un club de la nuit comme à son habitude. Dis, moi, que l'affaire Alvez c'est pas toi ? demanda Conrad tout en se grattant la barbe. Il ne servait à rien pour le pirate informatique de faire semblant de ne pas comprendre. Summers était le premier à l'avoir arrêté et l'avoir laissé partir. Qu'est ce qui m'a grillé ? L'inspecteur n'aimait pas ce petit sourire satisfait sur ce visage d'ange. Il le poussa contre le mur et tout le bureau en trembla. Tu sais qu'à cause j'ai perdu une sacrée somme d'argent ? Sollis haussa les épaules et ne sembla pas vraiment touché par cette révélation. Ce qui hérissa le poil de notre homme de loi pourri jusqu'à la moelle. Tu vas devoir me payer ce que j'ai perdu. Summers posa ses mains de chaque côté du visage du jeune Hacker. Et, sinon quoi ? Tu vas faire quoi ? Me dénoncer ?  Summers lui enserra le menton avec poigne. On pouvait voir dans son regard qu'il était bien trop en colère pour réfléchir. Il s'empressa de saisir le poignet du plus jeune et le poussa contre son bureau. Enlève moi plutôt ces fringues. ordonna t-il tout en fermant les stores de son bureau un à un. Ce genre de retournement était quotidien entre eux. Sollis connaissait l’addiction de son ami et amant. Cependant, aujourd'hui, cela serait un peu différent. Le plus jeune offrit sa bouche pour être embrasser, mais à la place Conrad repoussa son visage de sa main et le fit sauter sur son bureau. Cela tu n'auras pas droit. Il força Sollis à passer ses jambes autour de ses hanches sans aucune douceur. Je vais te punir comme il se doit et on réfléchira pour la suite pour le reste. Sollis tenta un sourire, mais l'inspecteur lui donna une gifle qui raisonna entre les 4 murs défraichis pour faire taire ce début de satisfaction. Et, je t'interdis de prendre ton pied. C'est une punition ne l'oublie pas ! Sollis s'offrit alors un sourire intérieur alors que leurs deux corps glissèrent sur la tonne de paperasses.

Conrad détestait ce sentiment, peut-être plus que celui qui lui dévorait l'entre-jambe nuit et jour. Ce sentiment qu'il pensait avoir oublié depuis fort longtemps : la jalousie. Pourtant, il se tenait sur les marches devant l'appartement du jeune nettoyeur. Il ne savait plus depuis combien de temps il l'attendait. Ce qui surprit le plus jeune en montant les dernières marches encore ses clés à la main. Putain, tu m'as fait peur. Tu fais quoi là ? Conrad avait bu. Il empestait l'alcool, plus que d'habitude, pourtant il n'était pas saoul.  C'est vrai que tu couches avec le vieux Paolini ? Sollis du détourner le visage devant l'haleine chargé de son voisin. Il n'en oublia pourtant pas de répondre. Cela te regarde pas avec qui je couche, Conrad. Maintenant, va cuver entre les cuisses de quelqu'un d'autre. J'ai Frederick a récupéré. L'inspecteur lui bloqua le passage de son corps imposant. Mais, il a quoi, 110 ans ? Tu peux faire quoi avec ça ? C'est pour son fric c'est ça ? Cela t'excite qu'on te paye ? Cela peut s'arranger si... Conrad sortit une liasse de billets dans des gestes désaccordés que Sollis s'empressa de faire voler d'un geste violent de la main. Mais, va te faire foutre, tu sais où tu peux le mettre ton fric ? Leurs regards se croisèrent. Sollis ne put en croire ses yeux. Conrad était au bord des larmes. L'inspecteur semblait épuisé. Il ne l'avait jamais vu ainsi et cela le toucha plus qu'il ne l'aurait cru. Il lui offrit ses bras. Il sentit les mains caleuses de l'inspecteur se refermer sur lui. Ils restèrent longtemps ainsi. Sollis ne prononça aucun mot. Il ne pensait jamais voir cette facette de cette homme. Il lui offrit ensuite son canapé. Conrad y dormit au moins quarante-huit heures. Ils ne reparlèrent jamais de ce moment. Ce moment où pour la première fois en trente-sept ans il avait laissé tomber sa cuirasse.