Plusieurs bips résonnaient dans ses oreilles, un bruit désagréable qu’elle aurait voulu faire taire. Qu’est-ce qui lui était arrivé ? Elle ne s’en souvenait plus vraiment. Elle souleva ses lourdes paupières pour regarder le décor autour d’elle. Elle était à l’hôpital. Qu’est-ce qu’elle faisait là déjà ? Elle laissa échapper un léger grognement alors qu’elle tentait de se redresser. Elle senti une main se précipiter dans son dos pour l’aider dans son mouvement et rapidement, elle reconnu les traits de son père en face d’elle. Elle lui adressa un léger soupire, bien qu’au fond d’elle, elle s’était surprise à espérer que ce soit quelqu’un d’autre, son petit ami, celui qui l’avait abandonnée récemment pour des raisons complètement bidon, celui dont elle attendait l’enfant. Elle ne l’avait appris que trop récemment et sa grande fierté l’avait empêchée d’aller jusqu’à lui pour lui parler. « Qu’est-ce que je fais là ? » Elle n’avait plus aucun souvenir de ce qui avait pu lui arriver et la douleur qu’elle ressentait à la tête semblait tout expliquer. « A ton avis ? » Un sourcil arqué, il regardait sa fille comme s’il s’attendait à ce qu’enfin, elle puisse comprendre ce qu’il s’entêtait de lui répéter depuis un moment. Elle prenait trop de risques, elle s’enfonçait dans des histoires qui ne la regardait pas et tout ça pourquoi ? Son travail. Il la savait ambitieuse, il l’avait toujours poussée à se donner à fond pour réaliser ses rêves, il l’avait toujours soutenue dans ses choix, mais cette fois, il aurait voulu qu’elle s’arrête. Elle était journaliste, elle aurait du se contenter de rester sagement derrière son bureau à écrire des articles, mais non, il fallait qu’elle cherche, qu’elle fouine, qu’elle espionne pour obtenir des informations, parce qu’elle voulait plus qu’être journaliste ; elle voulait être romancière et ce qui était en train d’arriver à Gotham, c’était presque le rêve pour elle. « J’ai trop bu et j’ai fais un coma éthylique ? » Son père leva les yeux au ciel. Il aurait presque préféré que ce ne soit que ça. Mais non, elle s’était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment (notion discutable selon là, sans doute qu’elle avait vu la situation comme une véritable chance) et elle s’était faite agressée. « Non, tu as une légère commotion cérébrale et … » Au moins ça expliquait le mal de tête, qui persistait malgré la morphine qu’elle pouvait sentir dans ses veines. « Et ? » Elle le vit hésiter, puis serrer sa main dans la sienne. « Poignardée, tu aurais pu y rester … et … » Encore un et, est-ce qu’il pouvait vraiment y avoir quelque chose de plus ? Les battements de son cœur commençaient alors à s’accélérer, comme si la suite de son discours était évidant. « Tu as perdu le bébé. » D’un coup, elle eu l’impression que le monde s’effondrait sous ses pieds. Son père était le seul à savoir qu’elle avait pu être enceinte, il était celui qui lui avait dit que tout irait bien quand elle avait commencé à paniquer et il était celui qui venait de lui annoncer que tout était terminé. Elle n’avait pas pensé avoir une grande fibre maternelle et pourtant, elle voulait cet enfant. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues et rapidement, son père l’enlaça, cherchant à la rassurer comme il le pouvait, la couvant de paroles réconfortantes comme il l’avait toujours fait, comme il le ferait toujours.